28 Février 2011
Vous avez du pot, les gars. J'ai fini par me décider à regarder le premier doublage français, celui de 1980. Moralité, il faut que je couche aussitôt mes impressions ici !
[ REFONTE DE LA CRITIQUE PREVUE, A SUIVRE !! ]
AVERTISSEMENT : je spoile allègrement et sans honte aucune, alors si vous voulez regarder ce film sans aucun à-priori, revenez après visionnage !
Résumé
Lupin est mort ! C'est du moins ce que vient vérifier l'inspecteur Zenigata dans un sinistre château du fin fond de la Transylvanie où notre voleur préféré repose tel une émule de Vlad Tepes.
Mais il n'en est rien ! Lupin s'échappe au nez et à la barbe de Zenigata. On le retrouve d'ailleurs très vite au fin fond d'une pyramide en Egypte, accompagné de Jigen, où il vole une pierre bien mystérieuse, pour les beaux yeux de Fujiko qui lui a promis un rendez-vous. Mais avec elle les choses ne sont jamais simples... Elle lui joue un tour à sa façon, évidemment, mais Lupin a lui aussi des atouts dans sa manche ! Fujiko ramène donc à son mystérieux commanditaire une fausse pierre, ce dont il n'est pas dupe une seconde, et Lupin échappe de peu par la suite à de multiples tentatives d'assassinat avec des moyens d'envergure.
Nos héros auront fort à faire pour résoudre le mystère, d'autant plus que l'ennemi est puissant...
Qui est-il, ce mystérieux ennemi de Lupin, et quel est son but ? C'est ce que vous découvrirez dans Le Secret de Mamo !
Infos générales (et autres trucs inutiles)
Le film fut réalisé en 1978 par Soji Yoshikawa. Il est le premier film à être réalisé sur Lupin III, et un des préférés de Monkey Punch.
Le générique utilisé en intro est la version de 1979, par Yuji Ohno.
On trouve au doublage original les seiyuus (comédiens doubleurs) qui suivront pour toute la série.
A savoir :
Il est le seul film à être sorti sur les écrans en France, sous le titre Lupin III.
[ La preuve en images ]
Un premier doublage en 1980, nous offre une chose qui n'est arrivée qu'une unique fois dans l'histoire des doublages français de Lupin, et pour cause !
Je vous explique : la bataille juridique ayant opposé Monkey Punch et les héritiers de Maurice Leblanc ne commençant qu'un an plus tard, le nom Lupin a pu être utilisé en toute liberté !
Mais si on peut savourer pour la première et dernière fois la sonorité du mot Lupin à la française, le reste du casting nous laisse méchamment sur notre faim... Jigen est rebaptisé Dan Dunn (ou Don-Don), Goemon est simplement appellé 'Le Samouraï', Fujiko porte le doux nom de Margot et notre Zenigata devient Ed Scott, détective américain ! Ce qui change pas mal la perception qu'on peut avoir des personnages, ce qui est d'autant plus vrai si on a regardé d'autres Lupin auparavant.
Le second doublage est réalisé par IDP en 2005, et tout rentre dans l'ordre au niveau des noms (Lupin redevient Edgar, las !).
Par contre, au niveau des dialogues, la différence est plus que notable ! La version de 1980 est extrêmement crue, les insultes volent bas (pour notre plus grand plaisir, avouons-le !) et l'argot pointe son nez plus souvent qu'à son tour. Somme toute, Jigen sonne plutôt juste dans cette version, où son sale caractère pointe clairement dans toutes ses répliques... Goemon est aussi égal à lui-même quand on y regarde bien. Lupin aussi, mais sa bouffonnerie ne prête pas à sourire de la même façon. Le ton est clairement plus adulte.
La version 2005, si elle est au poil au niveau des voix, reste atrocement décevante au niveau des dialogues.
Une vision unique de Lupin, cette VF 1980. Je la conseille à tous les fans acharnés, d'ailleurs.
Premières impressions
Plutôt déroutant, celui-là. C'est un Lupin auquel je n'étais pas habituée. Pas tant par son côté pervers et obsédé, mais par la mésentente au sein de la fine équipe. Les disputes entre Jigen, Goemon et Lupin sont épiques (surtout dans la version 1980 et la VO, plus que dans la version 2005) et le néophyte pourrait se poser des questions. Les différentes versions sont d'ailleurs très amusantes à comparer à certains moments-clés de l'intrigue, comme la scène autour des ruines de leur repère, et la belle dispute qui s'ensuit.
Paraît, je n'ai malheureusement pas encore eu l'occasion de vérifier, paraît que dans le manga original, les disputes entre les trois hommes sont monnaie courante, et que les trois amis sont moins unis que dans les animés.
Pas si désagréable que ça après quelques visionnages.
Le méchant aussi surprend. Un gnome qui se prend pour Dieu, rien que ça ! La chose est plus impressionnante dans les VO et version 1980 où la voix colle mieux au personnage. A ce point de vue, regarder la version 1980 d'abord est positivement pertinent, la voix attribuée au personnage ne correspondant pas vraiment à son physique, et donnera un fort bel effet de surprise.
La critique
On peut dire qu'on ne s'ennuie pas, dans ce film. L'action surgit dès les premières secondes, et tout s'enchaîne comme une mécanique bien huilée. L'intrigue promet de multiples rebondissements, somme toute ce qu'on attend d'un bon Lupin !
Le thème choisi peut prêter à sourire aujourd'hui, avec les avancées qui ont été faites en la matière, mais cette mise en scène des préoccupations concernant la technologie du clonage est intéressante.
Les personnages sont parfaitement exploités, bien que je regrette un peu la non-intervention de Jigen et Goemon lors de la scène finale. Mais Lupin suffisait amplement...
Fait rare, unique même, Fujiko est la seule Lupin's girl du film ! Une partie de l'intrigue est donc centrée sur elle et sa relation avec Lupin, pleine d'ambiguité... Seulement amants ou y a-t-il des sentiments plus profonds ? Faut-il voir la volonté de Fujiko à vouloir partager la vie éternelle offerte par Mamo avec Lupin comme une preuve d'amour ?
En tout cas, on la retrouve fidèle à elle-même, séductrice et trompeuse, mais il n'y a que Lupin pour tomber dans ses pièges, à la différence de Jigen et Goemon qui ne sont pas dupes une seconde...
Ce qui conduira à la séparation momentanée de la bande, d'ailleurs. Et là où on peut s'attendre à voir Jigen et Lupin partir ensemble, hé bien non !
Un méchant redoutable, de l'action à foison, et un Lupin très fidèle à l'esprit du manga, que demander de plus ?
Le bonus
Alias "pourquoi la VF 1980 est-elle à voir absolument" !
Cadeau, bande de petits veinards, une comparaison entre les deux versions françaises existantes sur quelques répliques cultes, pour vous démontrer que la VF 1980 est définitivement mythique !
(réplique un, VF 1980, réplique deux, VF 2005)
Mon pote, tu me feras part de tes états d'âme une autre fois !
Désolé, vous me raconterez toute cette histoire une prochaine fois, d'accord ?
[ Lupin à Zenigata, alors qu'il va s'échapper en planeur ]
Oh le bandit, le salopard ! Oh c’est bien lui le vrai de vrai ! Il est donc vivant, plus vivant que jamais ! Je ne mourrai pas avant de l'avoir coincé, jamais je ne renoncerai, je te poursuivrai jusqu'en enfer, et je graverai mon nom sur chacun de tes os pourris !
C'est lui ! je le savais, c'est bien le fameux Edgar de la Cambriole, il est vivant, Edgar est bel et bien vivant ! Sache que tout ça n'est pas terminé, je finirai bien par t'attraper même si pour ça je dois te poursuivre jusqu'en enfer ! Et je m'arrangerai pour que tu y subisses les pires tortures !
[ Zenigata, tout de suite après la fuite de Lupin. ]
Une fois de plus, je supprime une invention anti-écologique.
Encore un adversaire minable.
[ Goemon, qui a vraiment une dent contre les hélicoptères... ]
Ta gueule hé, hystérico kung-fu !
Inutile de crier, espèce de cinglé !
[ Jigen à Goemon, sur les ruines d'un de leurs repères. ]
Bon, inutile d'épiloguer, n'est-ce pas ?