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Blog consacré à Lupin III

Et les mangas ?

Voici un aperçu des différentes séries qui existent depuis le lancement du manga en 1967 dans le magazine Manga Action de la Futabasha (une des plus grandes maisons d'édition en matière de mangas au Japon).

Une genèse hélas fortement méconnue en occident...

 

 

  • Lupin The 3rd par Monkey Punch, 1967-1972, 14 volumes
  • Shin Lupin III par Monkey Punch, 1977-1981, 17 volumes
  • Lupin III S scénario par Satozumi Takaguchi et dessin par Shusay, 1997, 1 volume
  • Lupin III Y scénario par Monkey Punch et dessin par Manatsuki Yamakami, 1998-2004, 20 volumes
  • Lupin III M scénario par Monkey Punch et dessin par Miyama Yukio, 2004 - ?, 8 volumes
  • Lupin III Millennium, bandes dessinées réalisées en Italie avec la supervision de Monkey Punch, 1999-2007, 11 volumes (un auteur différent par volume)
  • Lupin III Neo M scénario par Monkey Punch et dessin par Kashiwabara Kanji, 2008, 8 volumes
  • Lupin III H scénario par Monkey Punch et dessin par Hayakawa Naoya, 2009, 2 volumes

 

               Il existe aussi un magazine Lupin officiel depuis quelques années.

 

Lupin_Manga_1.jpg

[ Couverture du premier volume de Lupin III, édition Tokyopop (USA, 2003) ]

 

 

La seconde série, Shin Lupin III, est aussi connue sous le nom 'World's most wanted' dans sa version américaine.

Les mangas étaient édités par Tokyopop, pour la version américaine, qui malheureusement a cessé ses activités sur le sol américain depuis peu. La license, déjà moribonde, est définitivement à jeter aux oubliettes... Ainsi, Shin Lupin III qui comptait jusqu'ici 9 volumes ne verra pas s'achever son adaptation en anglais, à moins qu'un autre éditeur s'y attelle.

La première série, elle, est entièrement disponible en anglais, italien et espagnol.

Et pour le reste, j'espère que vous parlez japonais.


 

N'espérez pas dénicher de scans sur le net... Et quand bien même vous en trouveriez un chapitre ou deux, ce sera en anglais, ou en VO.


Frustration...


 

La liste détaillée des oeuvres de Monkey Punch et autres spinoffs ici :

  http://edgardelacambriole.forumculture.net/t695-les-differentes-series

 

(merci Veggie-chan !)

 

**************

 

 

Cet article sur le manga ne serait pas complet sans un véritable avis donné par la fervente et première suiveuse du blog, qui m'a encouragée dès le départ, et fourni quantité d'informations relatives aux deux versions, animé et manga ! Je la remercie d'ailleurs pour sa précieuse collaboration. A l'heure où cet article tombait dans mes mains, je ne possédais pas le manga... Ce qui est désormais chose faite pour les deux premières séries, ou du moins ce qui en est disponible.

 

  12. Quizz

Quasi inconnu dans nos contrées – à l’exception de quelques maigres chapitres de la seconde série dans le défunt magazine Yoko-Okaz durant l’année 1997, le manga d’origine est un ovni dans le paysage de la bande dessinée japonaise des années soixante. Porté par un humour parodique tout droit hérité du Mad Magazine – célèbre magazine satirique américain – l’œuvre de Monkey Punch exploite les aventures parodiées d’une bande de voleurs au fort caractère et aux valeurs morales plus que douteuses...

Le premier chapitre nous paraît bien gentil au départ, sorte de version nippone actualisée des histoires d’Arsène Lupin, le célèbre personnage du gentleman-cambrioleur crée par l’écrivain Maurice Leblanc au tout début du vingtième siècle... La demeure d’un riche médecin accueille divers jeunes gens pour une soirée estudiantine, probablement organisée en l’honneur des deux filles du propriétaire. Mais bien vite, la gaieté fait passe au drame : les deux filles se font sexuellement agresser par un inconnu se présentant comme étant Lupin III. Un inspecteur de police – descendant du célèbre personnage romanesque Zenigata Heiji – fait une descente avec ses hommes pour arrêter ce dernier, présenté comme le petit-fils du cambrioleur français... Le secrétaire du médecin est retrouvé pendu... Et Lupin III rôde dans cette maison.

À quoi ressemble-t-il ? Lupin est un as du déguisement, du vol d’identité et des actes de tromperie pour échapper à la police. En dépit de son air débonnaire, le lecteur ne s’attend pas au choc qui le traverse en faisant irruption dans l’univers de Lupin III. Un univers de violence, de perversion et de morale ridiculisée. Ici, les cambrioleurs sont rois. Prenez bien garde à votre fortune, Lupin n’est jamais bien loin... Il prendra toute votre fortune... et le cœur de votre femme, à condition bien entendu que celle-ci soit d’une beauté à couper le souffle.


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Le Lupin d’origine paraît utiliser le vol uniquement pour provoquer ses adversaires et la société. Que fait-il de cette fortune amassée ? Nous n’en savons rien. Il semble toujours vivre pauvrement, porte toujours le même costume et ne change pas ses habitudes. Seul le moment où il s’empare du butin semble l’intéresser lorsque – les yeux remplis d’extase – il ouvre le coffre-fort et vide les bijoux et autres objets de valeur convoités dans son sac. Lupin ne renonce jamais, que le trésor soit inaccessible ou imaginaire ne le dérange nullement. Peu importe les difficultés, Lupin est toujours prêt à partir à l’aventure. Un chapitre vers la fin de la première série le montre bien : malgré tous les pièges qui l’empêchent d’accéder à la grotte où se trouve le trésor, Lupin persiste à trouver la faille qui lui permettra d’échapper aux pièges et récupérer le trésor.

Lupin dans le manga est un amateur de filles... S’il doit aider une jeune fille à retrouver la mémoire, autant le faire grâce à une partie de jambes en l’air ! Si, dans la première série, Monkey Punch reste bien sage au niveau de la représentation de l’acte en question, il n’en est plus de même dans la seconde série où sexes et pénétrations symbolisées foisonnent. Bien qu’il arrive à Lupin d’imposer ses charmes, le viol est proscrit. Le coupable ne parviendra jamais à abuser de la pureté d’une jeune fille non-consentante, Lupin se chargera de le punir ou la fille se défendra par ses propres moyens. À noter néanmoins que si dans les premiers volumes de la seconde série, ces scènes sont monnaie courante et servent avant tout de moteur d’humour (et de fantasme pour les jeunes lecteurs mâles), les derniers volumes misent plus sur l’action et l’aventure plutôt que sur le côté graveleux de l’œuvre.

Durant quelques chapitres, Monkey Punch s’est contenté de placer son héros dans diverses situations entouré de jolies filles répondant toutes au même prénom : Mine Fujiko (dont le prénom signifie plus ou moins étymologiquement : enfant du mont Fuji). Ce n’est que bien plus tard qu’une seule fille – toujours nommée Mine Fujiko – deviendra la Fujiko que l’on connaît dans les adaptations animées. Souvent blonde dans le manga, parfois brune ou noiraude, Fujiko est une femme à forte poitrine qui subit fréquemment les avances de Lupin, propositions qu’elle rejette (en allant jusqu’à casser son sexe d’un coup de pierre lorsque le cambrioleur peu gentleman l’oblige à pratiquer une fellation) ou accepte, car Lupin est – selon ses mots dans le chapitre 24 de la première série – le seul homme qu’elle ait aimé. Si au départ, elle fait avant tout de la figuration en compagnie de différents gangsters pour parvenir avant Lupin à récupérer le butin convoité, elle finit peu à peu à ressembler à la Fujiko de l’anime : une femme manipulatrice usant de ses charmes et de la naïveté de son amant/rival pour s’emparer du trésor qu’il vient à peine de voler. Elle est une femme ouvertement haïe par Jigen Daisuke...

Comparse et ancien rival de Lupin, Jigen est un personnage emblématique de la bande dessinée japonaise et qui – au même titre que Lupin – a souvent servi de source d’inspiration pour diverses œuvres postérieures à Lupin III. Borsalino lui tombant sur le nez et dissimulant fréquemment ses yeux, arme à feu – présenté dans le manga comme un automatique et non un revolver comme dans l’anime – fichée à l’arrière dans un holster ou à la ceinture de son pantalon, barbiche rebelle, Jigen est un personnage tout droit sorti d’un vieux western. Le manga et l’anime ne sont pas d’accord sur la façon dont il a rencontré Lupin et même le manga se contredit. S’il est révélé dans le chapitre 10 que Jigen et Lupin sont de très vieux amis ayant grandi ensemble, le chapitre 11 au contraire présente un Jigen employé dans la police pour arrêter Lupin qu’il ne connaît pas encore. L’anime présente au contraire un Jigen forcé à tuer Lupin pour le compte de son patron, parrain de la mafia new-yorkaise. Ses origines restent un mystère et bien qu’une encyclopédie le présente comme d’origine américaine ayant fui la Mafia – ce que semble corroborer un épisode de la série TV 2 où l’on voit Jigen adolescent dans un décor américain des années trente – Jigen est officiellement un Japonais puisant ses goûts dans la culture américaine du Far-West. Héritier de James Coburn, Jigen en a conservé un côté taciturne et sombre avec un humour noir prononcé, un caractère revêche et sarcastique ainsi qu’une fréquente position couchée sur un lit ou sur un canapé pendant que Lupin discute plans stratégiques ou s’en prend à un potentiel rival ou client. Son goût des femmes dans le manga reste faible, si on excepte quelques tentatives au tout début de la première série ainsi qu’une copine plutôt énergique dans le chapitre 23 de la seconde série. S’il lui arrive de fumer quelques cigarettes, il n’atteindra jamais cette omniprésence de cigarettes écrasées dans un cendrier ou au coin de sa bouche dans certaines adaptations animées. Même les spin-off papiers, à l’exception peut-être de Lupin S, restent bien sages sur ce point. Il est souvent confronté à Ishikawa Goemon.

Jeune homme formé aux traditions ancestrales et à la voie du sabre, Goemon reste bien naïf dans le manga, souvent confronté à des situations dans lesquelles il perd toute confiance en lui-même ou tombe facilement dans les pièges. S’il est très doué dans l’art du sabre, un sabre qui au passage lui permet dès le départ de couper tout objet prétendu incassable (quoique...), Goemon perd tous ses moyens devant une jolie fille. Il est très émotif et vit trop souvent en fonction de ses émotions, méprisant la règle essentielle de son clan et de l’art du sabre : conserver son sang-froid dans toute situation. Il méprise la justice ; pour lui, seul compte la vengeance et la justice personnelle pour venger un proche (Il agira ainsi dans le chapitre 101 pour venger son oncle, dépecé par un assassin imbu de lui-même). Contrairement à Jigen qui fonce dans le tas et agit avec violence, Goemon est plus stratégique mais voit souvent ses tactiques se retourner contre lui. Ancien ennemi de Lupin, Goemon est devenu un ami très proche, allant même à se faire torturer sans trahir une seule fois son ancien adversaire. Lupin versera quelques larmes en découvrant la violence qu’a subie son camarade et le vengera.

Tout ce petit monde est incessamment poursuivi par l’inspecteur Zenigata Koichi. Bien que l’on ignore son âge, Zenigata semble déjà très âgé car il a un petit-fils actuellement en 2e année au lycée qui rêve de devenir policier pour attraper Lupin. Zenigata est un policier efficace et intelligent mais aux nerfs fragiles. Très susceptible, il explose souvent pour rien et ses colères – efficaces pour calmer la foule enragée d’avoir été dérangée pour si peu – sont devenues en quelques sortes sa marque de fabrique. Zenigata est capable d’user de tous les moyens possibles pour arrêter Lupin depuis le soir où il a reçu pour mission de retrouver ce dernier parmi une foule estudiantine dans la maison d’un vénérable médecin. Il est tout aussi efficace en déguisements et il est arrivé de nombreuses fois à Lupin de se faire avoir, alors que rétrospectivement, Zenigata a fini par repérer facilement sa proie sous chaque masque. Il est à noter pour finir que Zenigata n’est pas inspecteur de police à Interpol dans le manga, ni un crétin hystérique comme ce fut le cas dans certaines adaptations animées. Le manga en fait un rival crédible et à la hauteur de la réputation du cambrioleur.


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Les chapitres du manga forment souvent une histoire en soi, bien qu’il arrive qu’elle s’étire sur plusieurs chapitres. Le format rappelle pas mal celui de City Hunter ou Cat’s Eye de Tsukasa Hôjo, dont l’influence de Lupin III sur ses œuvres est facilement repérable. Il n’y a donc ni vraiment de début ni de fin, bien que l’auteur ait à chaque fois achevé efficacement ses séries lupinesques. Néanmoins, les différences de scénario et d’ambiances entre les deux premières séries sont frappantes. La première série met bien souvent en jeu des gangsters ou de riches industriels ou médecins qui se voient menacés de se faire cambrioler. Le ton est très noir, très mature et l’influence policière est frappante. En revanche, la seconde série ressemble davantage à une succession de gags sur un maigre scénario même si de nombreux chapitres permettent à cette seconde série de gagner en intérêt grâce à des scénarios efficaces et parfois dramatiques.


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Beaucoup d’encre a coulé sur la prétendue pauvreté graphique du manga. Il est vrai que le trait volontairement caricatural de Monkey Punch n’est pas esthétiquement beau, mais permet de gagner en efficacité grâce à un dynamisme et un découpage remarquables. Ses gros plans aux traits noircis sont à couper le souffle et ses décors ont toujours eu une grande importance dans ses œuvres. On peut effectivement reprocher un dessin quelque peu bâclé à certains endroits, comme Jigen qui perd souvent sa barbe dans les premiers volumes de la première série ou encore un détail qui disparaît puis réapparaît comme par magie. Mais en général, le dessin est suffisamment bien mené pour passer un agréable moment sans se souvenir des somptueux décors du Château de Cagliostro ou du Complot du clan Fuma. Il est à noter que le trait graphique changera à partir du chapitre 95, amenant dans l’œuvre les chemises à col ouvert et à cravate dénouée ainsi qu’un visage plus rond pour Lupin– ainsi qu’un nez proéminent pour Jigen – graphisme qui influencera par la suite la série Tv 3. D’autres adaptations animées s’inspireront de ce graphisme caricatural, les plus révélateurs étant Le Secret de Mamo et le film pilote.


Je vous remercie d’avoir suivi avec intérêt cet article destiné au blog de mon amie Amadys, dont le travail est véritablement une pièce de référence sur la compréhension du personnage pour les francophones. Je dédie également cette analyse de l’œuvre de Monkey Punch à tout fan de Lupin III qui aurait eu la bonne idée de passer par ici et qui s’intéresse de près à tout ce qui touche au cambrioleur franco-nippon. Naru1202

 

23.-Dedicace-du-2-novembre-1983.jpg


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Commenter cet article
N
<br /> La première série est complète en anglais. La seconde en revanche ne contient que 9 tomes et Tokyopop a arrêté la licence (pour mauvaises ventes selon eux).<br /> <br /> Il me semble que les Italiens ont publié les 2 séries en entier (pas sûre)<br /> <br /> En Espagne, la première série (mais pas la deuxième) a été publiée en 2007 en seulement 5 tomes (économique).<br /> <br /> Il n'y a pas d'autres adaptations des mangas (ormis bien sûre la version originale que je suis actuellement).<br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Merci ^^ Sont cons chez Tokyopop >
N
<br /> SOlution : se mettre au japonais (comme moi) ou à l'italien !<br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> Comme j'ai des bases solides en espagnol, ce sera plutôt l'italien, j'arrive à peu près à comprendre, mais s'ils ont tout traduit en anglais je prends l'anglais... <br /> <br /> <br /> Ils ont tout traduit en anglais ? <br /> <br /> <br /> <br />